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Parcours atypiques : les métiers du Campus attirent

Sur 1 840 apprentis présents au Campus des métiers, 300 viennent de ce qu’on appelle des parcours atypiques. 150 ont plus de 26 ans. Il s’agit soit de reconversion professionnelle, soit de congés formation, soit de demandeurs d’emploi.
 
« Il y quatre ans, un notaire a suivi une formation de boucher à l’Ifac et il a depuis ouvert deux boucheries dans le Finistère sud », présente Norbert Penvern, directeur du Campus des métiers. Cette année, le plus âgé, 53 ans est en reconversion en boucherie. Voilà une discipline qui attire, et embauche, puisqu’une classe entière de personnes en reconversion a ouvert au Campus.
Dispensées de matières générales, ces personnes suivent donc les travaux pratiques.
 
Portraits de trois d’entre eux.
 

Solène Le Comte 23 ans

Solène Le ComteSolène Le Comte est diplômée d’un master Affaires publiques à Sciences Po Paris, dont la finalité est le concours d’entrée à l’Ena ou les postes d’encadrement/direction dans les entreprises du Cac 40. Elle a pensé un moment être directrice d’hôpital. Mais voilà, travailler à Paris n’était pas envisageable pour elle. Au terme d’une année de césure, sa décision était prise : elle pratiquera un métier manuel. La cuisine ? impossible, trop difficile pour une assidue du micro-ondes. La boulangerie ? Pour une lève-tôt comme elle, c’est la profession idéale, d’autant plus qu’elle ouvre la voie vers l’étranger, son futur projet.
Autre casse-tête, trouver, à 23 ans, un maître d’apprentissage qui accepte de la rémunérer plus qu’un apprenti de 16 ans alors qu’elle débute. Alain Castel au Conquet, l’a recrutée depuis début juillet.
Sciences Po reste une bonne expérience, sans aucun doute, d’autant qu’elle espère un jour monter une entreprise et peut être partir à l’étranger. L’an prochain, le CAP de Chocolatier pourrait bien lui tendre les bras.
 
 
 
 
 
 

Frédéric Alexandre 30 ans

Originaire de Lannion, Frédéric Alexandre est titulaire d’une licence de géographie, spécialité aménagement des zones côtières, et d’un master.Frederic Alexandre
Après une expérience professionnelle de deux ans et demi à Bordeaux, il a voyagé un an (Amérique du sud, Australie, Asie du sud-ouest).
A son retour, la profession de géographe avait perdu de sa saveur.  Saveur qu’il a retrouvée dans la boulangerie
Avec le contrat de professionnalisation, il a pu trouver un poste dans une boulangerie bio gérée par un ancien cadre d’Orange reconverti en boulanger et qui souhaitait contrer les contraintes horaires du métier. La première fournée sort à 11h. Il ne travaille pas le samedi ni dimanche. Le commerce fournit les restaurateurs et les marchés des produits bio.
 
 
 
 
 
 
 

Aurore Bonsacquet 19 ans

Aurore BonsacquetAurore Bonsacquet voulait quitter l’école au plus vite. Elle a décroché son bac pro Cuisine en trois ans, enchaîné sur une école hôtelière à Lyon (dont elle est originaire). Dans le restaurant gastronomique renommé qui l’emploie, tout était fait sur place. Son chef pâtissier lui a proposé de faire une mention complémentaire Desserts de restaurant.
Bien lui en a pris puisqu’elle a été élue meilleure apprentie de France en desserts de restaurant en septembre 2016, à Paris (1ère sur 30 en national) ! Ce même chef lui a conseillé d’apprendre la boulangerie avec un de ses collègues qui est comme lui formateur à l’institut Bocuse : Michel Izard, boulanger à Lannilis. Désormais, elle envisage d’apprendre le métier de sommelier.
Et dire qu’Aurore ne voulait plus aller à l’école…